29/06/2022

Le yoga intégral de Sri Aurobindo raconté par Jean Herbert

Sri Aurobindo.

C’est en 1934, à l’occasion d’un voyage en Inde, que Jean Herbert a rencontré Sri Aurobindo à Pondichéry. Il était l’auteur d’une œuvre immense qui traite aussi bien de métaphysique, de psychologie que de yoga. L’écrivain Romain Rolland voyait en lui « le plus grand penseur de l’Inde d’aujourd’hui ».

 

Bengali, Aurobindo avait été élevé en Angleterre chez un clergyman anglais qui devait ne lui laisser subir aucune influence indienne. Il avait fait des études extrêmement brillantes à Cambridge. On dit qu’il était capable, ayant lu un livre en une heure, de citer n’importe quelle page de mémoire. Outre l’anglais, il connaissait très bien le français, l’allemand, l’italien, mais aussi le latin et le grec ancien. 

 

A son retour en Inde, il s’était révolté contre l’occupation britannique et les conditions lamentables que les colonisateurs réservaient à ses compatriotes. Il entreprit d’apprendre le bengali, la langue de son peuple, ainsi que le sanskrit, la langue ancienne des Védas.

 

Décidé à travailler à la libération et à l’indépendance de son pays, et contrairement à Gandhi, il ne privilégiait pas la non-violence et préconisait même l’insurrection. A la suite d’un attentat, il fut inculpé : on l’accusa d’avoir entreposé des bombes dans sa propriété. Il resta un an en prison avant d’être acquitté, faute de preuves.

 

« Après six mois de fréquentation de mes semblables en prison, y compris les voleurs et les assassins, pour la première fois, j’ai vu la présence divine, a-t-il raconté. La cellule de prison a été mon premier ashram, les prisonniers mes premiers disciples. Le seul résultat de la colère du gouvernement britannique a été de me faire trouver Dieu. »

 

Il devint alors un grand yogin (peut-être le plus grand yogin de son siècle) et l’héritier des rishis, les auteurs des hymnes védiques. Fait unique dans l’Inde du début du XXe siècle, il avait aussi une connaissance très approfondie de la science et de la philosophie occidentales. 

 

 

Après la prison, il se réfugia à Pondichéry qui était alors un comptoir français. Il fondit un ashram et entreprit une étude approfondie des grands textes sacrés hindous, Védas, Upanishads et la Bhagavad Gîtâ.

 

Arrivé « par hasard » à Pondichéry en 1934, Jean Herbert est tout de suite fasciné par l’originalité de la pensée d’Aurobindo, son esprit de synthèse et sa rigueur. « Il combinait une expérience mystique extraordinaire et une rationalité cartésienne impeccable. » Un vrai coup de foudre.

 

L’année suivante, Aurobindo, alors âgé de 63 ans, accepte Jean Herbert comme disciple et lui transmet son initiation. Il lui donne ainsi un nom qui lui convient à merveille : Vishvabandhu, « l’ami de tous ». Il lui demande de traduire ses ouvrages en français et de faire connaître sa pensée en Occident. Il remplira son rôle à la perfection : non seulement il sera son traducteur attitré, mais aussi l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur l’hindouisme, cette religion qui lui plaisait car elle n’a pas de dogmes et admet n’importe quelle croyance. Jean Herbert qui, plus tard, s’intéressera aussi de très près au shintô japonais, sera le fondateur des fameuses collections Spiritualités vivantes, chez Albin Michel, collections qui existent toujours. Il a fait publier quelque 250 volumes. Initiateur, précurseur, Jean Herbert a ouvert aux lecteurs français les portes de l’Orient. « L’Inde, avait-il l’habitude de dire, m’a enseigné à respecter l’opinion d’autrui, sincèrement et profondément, et à ne jamais vouloir imposer ma façon de voir. »

 




J’ai eu le grand privilège de rencontrer Jean Herbert à trois reprises : en 1978 et 1979 dans le cadre d’une université d’été dans la Drôme puis dans la région de Grenoble, avant de l’interviewer à Rennes en novembre 1979. C’était un grand savant, un homme passionnant et chaleureux qui aimait partager ses connaissances, d’une façon très simple. Je l’ai écouté avec enthousiasme parler de sujet qu’il connaissait sur le bout des doigts : la Bhagavad-Gîtâ vue dans son contexte et le Karma-Yoga, le yoga de la vie quotidienne, qui était son yoga et qu’il résumait ainsi : « Fais ce que dois, advienne que pourra. » Je retrouve dans mes archives les notes que j’avais prises, ces deux années-là, sur Sri Aurobindo. Elles me semblent éclairantes. Je ne crois pas trahir la pensée de Jean Herbert en reprenant ce qu’il disait sur le yoga du maître de Pondichéry, le « yoga intégral ».

 

Jean Herbert en 1979.


Dans toutes les cosmogonies, on admet une certaine évolution dans l’apparition du monde : d’abord la matière brute, inerte, puis la vie et, dans un troisième stade, la pensée, le mental. Mais il doit être possible d’aller plus loin, comme le précise Jean Herbert : « Sri Aurobindo estime que cette évolution n’est pas terminée. Le point où nous en sommes n’est pas le point final. L’homme n’est pas le point final de l’évolution. Le stade suivant est la descente du supramental. »

 

Aurobindo expliquait à son traducteur que le moment était arrivé où vont commencer les influences du supramental: « Le supramental va s’installer sur la terre, comme le mental s’est installé. »

 

Mais qu’est-ce que le supramental ? Réponse de Jean Herbert : « Vous ne pouvez pas savoir tant que vous n’y serez pas. Un animal ne peut pas se représenter ce qui se passe dans la tête de l’homme. »

 

Et comment cette manifestation se fera-t-elle ? « L’apparition du supramental se produira par la présence sur la terre d’êtres supramentaux. Deux possibilités : des êtres humains qui évoluent suffisamment pour recevoir progressivement l’influence du supramental. S’il n’y en a pas, il faudra bien que la nature invente autre chose, ces êtres supramentaux coexisteront avec les hommes. »

 

Cette métaphysique est à la base du « yoga intégral ». On ne doit pas faire son yoga pour soi-même, mais pour faciliter la descente des influences supramentales. Précision de Jean Herbert : « Sri Aurobindo a dit qu’il travaillait pour l’humanité, puis, ensuite, il a dit qu’il travaillait pour Dieu. Ce qui n’empêche pas qu’on travaille sur soi-même et exclusivement. »

 

On sait que dans ses lettres Aurobindo distingue le physique, le vital et le mental. Ces trois niveaux s’interpénètrent. « En bas, explique Jean Herbert, il situe la matière inerte ; puis les éléments vitaux, émotifs ; puis les différents niveaux du mental : mécanique, matériel, supérieur, spirituel. Les disciples s’en servaient et agissaient sur le niveau très précis. »

 

Un aspect fondamental de son yoga consiste à « psychiser » les différents éléments dont on est composé. Selon Jean Herbert, « l’être psychique » correspond à ce qu’on appelle l’âme dans le christianisme. « Sri Aurobindo parlait de la psychisation, de l’ouverture à l’être psychique des autres éléments qui nous constituent (corps physique, partie vitale). La psychisation est un stade indispensable avant la spiritualisation. On y attachait beaucoup d’importance dans son ashram. Sri Aurobindo insiste sur le fait que tous ces plans nous sont indispensables et qu’il faut nous occuper de tous : soigner son corps, se servir de ses émotions, notre grand moteur, mais de les orienter. Et ne pas essayer de faire taire notre mental. »

 

Le yoga intégral ne vise donc pas à une sublimation des émotions, ni à la suppression du mental. Aurobindo estimait au contraire que la transformation devait porter sur la totalité de l’être, sous tous ses aspects.

 



Sur le plan religieux (le Bakti-Yoga des Hindous), Aurobindo s’intéressait plus particulièrement à Krishna et à la Shakti (ou, si l’on veut, la Mère divine), il suivait de très près les enseignements de la Bhagavad-Gîtâ. Mais il incombe à chacun de « trouver l’aspect qui vous aidera le plus dans votre évolution ».

 

La méditation était pour lui un moyen très utile, mais pas un but. « Il n’attache pas à la méditation une valeur complète, elle doit se combiner avec d’autres choses. La méditation n’était pas imposée, cela variait selon les disciples. Jamais de méditation dirigée. C’était facultatif et au gré de chacun. » En outre, Aurobindo était « très opposé » au silence du mental. « C’est l’ouverture de ce mental qui doit permettre la descente du supramental. »

 

Petite parenthèse. Jean Herbert a raconté qu’il avait commencé à s’intéresser à l’Orient vers 1930 en étudiant les textes sacrés bouddhistes qui lui semblaient « accessibles ». Mais en allant voir les pays bouddhistes en 1934, il avait été « terriblement déçu » d’y trouver intolérance et complexe de supériorité, la même chose qui le gênait dans la chrétienté. Aurobindo (dont il n’avait encore jamais entendu parler à l’époque) ne voyait d’ailleurs dans le bouddhisme qu’une branche plus ou moins déchue de l’hindouisme « par le fait même qu’elle est devenue une religion sectaire et dogmatique ». Ce que l’hindouisme n’est pas; c’est au contraire une religion sans dogmes : « On peut croire tout ce qu’on veut. »

 

En ce qui concerne le renoncement absolu, Aurobindo n’était pas non plus tellement enthousiaste. « Il estime qu’il faut surtout chercher à évoluer pour arriver à ce que les choses vous abandonnent, et non pas forcer les choses. Quand on force les choses, il est très rare que cela arrive. » Pour le sage de Pondichéry, l’essentiel est l’abandon progressif de l’ego. « L’ego est indispensable tout au long de l’évolution, c’est un outil dont il faut se servir », m’a dit Jean Herbert.

 

« Sri Aurobindo insiste sur le travail, un des moyens les plus puissants du don de soi. » On comprend que le Karma-Yoga, le yoga de l’action désintéressée, ait joué un rôle si important dans la vie de Jean Herbert qui aimait rappeler ce qu’il avait entendu à Pondichéry : « Sri Aurobindo disait : travailler sur soi, cela fera augmenter la moyenne. »

 

L’enseignement d’Aurobindo était très individualisé. Jean Herbert se plaisait à dire qu’«il se réservait de donner des indications contraires, y compris pour un même disciple ».

A chacun de suivre sa nature, à chacun de suivre sa propre voie.

 

Bruno SOURDIN.

 

Voir aussi l'article "Fais ce que dois, advienne que pourra" (entretien avec Jean Herbert) 

http://brunosourdin.blogspot.com/2014/12/fais-ce-que-dois-advienne-que-pourra.html





Aurobindo et Teilhard

 


On peut faire un parallèle entre l’œuvre de Sri Aurobindo et celle de Pierre Teilhard de Chardin. Tous les deux étaient des grands intellectuels et des hommes de foi.

 

L’un était né dans le Cantal en 1881, l’autre dans le nord de l’Inde en 1872. Teilhard était un prêtre jésuite et un savant mondialement reconnu, géologue, paléontologue et spécialiste des origines de l’homme. L’Église lui interdit de publier ses écrits et le fit exiler en Chine, où il participa à la découverte du sinanthrope de Pékin. Il fut aussi un philosophe et un grand mystique. Il mourut à New York en 1955, à l’âge de 78 ans, cinq ans après la disparition d’Aurobindo à Pondichéry.

 

Tous les deux adhéraient à l’idée d’évolution. Tous les deux pensaient que la vie progressait irrésistiblement vers des étapes de plus en plus élevées. Ils l’ont dit, chacun à sa manière. Teilhard pensait que la matière est « la matrice de l’esprit ». Aurobindo parlait quant à lui du « mental des cellules ».

 

Pour le sage de Pondichéry, la vie est en train de progresser vers une autre conscience, qu’il appelle le supramental. Il s’agit « d’ouvrir une voie qui est encore bloquée ». Le but de son yoga était d’arriver à ce que des hommes arrivent à passer sur le plan supramental.

 

Pour Teilhard, tout converge vers le point final de l’évolution, qu’il appelle le point Oméga. Chrétien, il placera logiquement le Christ universel en ce point Oméga.

 

Conçues dans des contextes culturels et avec des mentalités très différentes, leurs œuvres présentent pourtant de nombreux points de convergence et bien sûr des divergences. Leurs itinéraires sont différents, comme leurs techniques, mais tous deux s’accordent sur un élément essentiel : l’évolution de l’humanité et l’évolution de la vie ne sont pas terminées. Tous les deux développent un évolutionnisme optimiste. Et leur philosophie s’exprime par la poésie et renoue avec les grands textes fondateurs: la Genèse, les présocratiques grecs et, pour le monde hindou, les Védas et les Upanishads. Tous les deux sont des poètes. En témoignent les pages inspirées de La Messe sur le monde, écrites en Chine par Teilhard, dans le désert des Ordos, ou celles de Savitri, cette épopée de 23 813 vers qui est l ‘œuvre poétique majeure de Sri Aurobindo.

« Poète, philosophe, mystique, on ne peut être l’un sans l’autre », disait d’ailleurs Teilhard.


B.S.

 

Sur ce sujet, on peut lire : « Sri Aurobindo et Teilhard de Chardin », par Gérard Mourgue, éditions Buchet/Chastel, 1993.



 

 

 

01/06/2022

Brise marine et soleil noir: récits et haïkus de Philippe Macé

Philippe Macé.

D’abord on se promène, l’esprit en éveil. On observe le monde avec attention et on note sur son petit carnet tout ce qui se présente: ses impressions, ses coups de coeur, tout ce qui semble cocasse, insolite, original, émouvant. Trois vers suffisent. Vous avez ainsi rassemblé les éléments nécessaires à la composition d’un haïku, ce petit poème venu du Japon qui a envahi le monde.


Après il faudra retravailler ces trois vers, concentrer son expression, la réduire à l’essentiel, dans une langue simple, faire un véritable travail d’écriture. Traditionnellement, le haïku se compose de 17 syllabes, comporte un mot qui évoque la saison et une césure (c’est-à-dire une légère pause). Mais beaucoup de haïkistes (on dit aussi de haïjins) contemporains se libèrent de ces contraintes et estiment que le plus important est de respecter « l’esprit du haïku ». Présence, grâce, légèreté. Dire à la fois ce qui est immuable et ce qui change sans cesse. L’esprit plus que la lettre.


Philippe Macé est un représentant très actif et talentueux du haïku francophone. Il a commencé à en écrire il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui le Parisien est passé maître dans ce genre, avec un regard différent, décalé: comme un reporter photographe, il sait tout de suite remarquer ce que le commun des mortels ne voit pas et il le fait sans ostentation, souvent avec humour, parfois avec ironie, mais toujours avec tendresse. Un bon haïkiste doit aimer les gens.


Ce n’est pas pour rien qu’en 2018 il a obtenu le 2e prix du concours mondial de haïkus organisé par le Mainichi shinbun, le grand quotidien japonais:


stèle à l’abandon

le nom du soldat finit

sous les boutons d’or






Philippe Macé est l’auteur de trois recueils. Le dernier en date, Vacances, mêle prose et haïkus. C’est un haïbun, inspiré par la plage et le bord de mer, les vacances qu’il a l’habitude de passer en famille à Arcachon. Le livre se décompose en 35 petits chapitres. Voici le huitième (puis le suivant), Jacques Catossan, sa femme et sa fille sont arrivés  dans la ville balnéaire:












« J’ai inventé ce personnage de Jacques Catossan qui introduit chaque chapitre par un texte en prose, explique Philippe Macé. Mais chaque situation écrite a été réellement vécue par moi au cours des étés 2020 et 2021. Comme je ne voulais pas écrire à la première personne, j’ai donc créé ce double. D’autre part, je l’ai appelé Catossan pour San-to-ka en verlan. » 


Taneda Santoka était un haijin japonais qui aimait le saké et la méditation et qui a vécu une vie de moine zen mendiant. Il est mort en 1940 en solitaire à la fin d’un long pèlerinage poétique. Son style, extrêmement dépouillé et libre, fait aujourd’hui école. « Santoka, insiste  Philippe Macé, me touche particulièrement. » Mais le livre qui a véritablement changé sa vie est Le bouddhisme zen d’Alan Watts, théologien, mystique et philosophe, spécialiste des questions de religions orientales, un des personnages des Anges de la Désolation et de Big Sur de Jack Kerouac. «  J’ai littéralement dévoré le livre d’Alan Watts en 1971, j’avais 15 ans. C’est ce qui m’a branché sur le zen, et il y parlait du haïku. J’ai toujours lu depuis de la poésie japonaise ou chinoise, même s’il a fallu attendre 40 ans avant d’oser écrire des haïkus… J’ai appris le Tarot avec Alexandro Jodorowsky. Il y a une vingtaine d’années, il donnait régulièrement des conférences « spirituelles » et il y parlait souvent des haïkus. Alors j’ai regardé cela d’encore plus près…»



En 2019, Philippe Macé a écrit un livre qui ne ressemblait à aucun autre. Dans Les murs obliques, il y racontait sa vie sous forme de chroniques et de haïkus: un récit autobiographique sur la page de gauche et, en regard, sur la page de droite, des haïkus qui mettent en évidence ou qui intensifient la narration. C’est saisissant.



Il raconte ainsi les douleurs de son enfance: « Enfant sans père d’une mère tuberculeuse, je fus donc trimbalé à droite, à gauche… » Ses grands-parents l’ont recueilli dans leur petite ferme du pays de Redon et  lui ont apporté toute leur affection. « J’aimais cette vie rustique, j’étais heureux. Même si, à cette époque, la vie n’était pas facile. Les gens travaillaient dur, les journées étaient longues et on manquait d’argent. Mais les paysans s’entraidaient. Et les enfants  devaient donner plus qu’un coup de main… « 


Mais il doit retourner en banlieue parisienne. « Nous vivions à quatre dans un studio avec mon petit frère. » La Bretagne lui manque. Il fallait supporter un beau-père violent. « Les années passèrent.   L’homme continuait à boire et dilapidait l’argent du ménage. Il rentrait parfois ivre mort et ouvert de boue. Il cognait fort, sur ma mère, sur moi. Et le reste… » Les vacances en Bretagne chez les grands-parents sont des parenthèses de bonheur.









Avec Les murs obliques, on est loin des ambiances légères de la plage et des vacances à la mer. Voici un livre étonnant, poignant, d’une grande force et d’une grande humanité. Un livre libérateur: il nous apprend à garder espoir dans les moments les plus noirs et, lorsque les murs sont obliques, à ne jamais renoncer à la voie du rêve.


amour impensable

à l’envers des murs obliques 

je rêve un chemin


C’est un livre que l’on n’oublie pas. Ce livre m’a bouleversé.


Vacances et Les murs obliques: brise marine et soleil noir, savourons les haïkus du grand univers


Bruno SOURDIN.



Les murs obliques, Pippa éditions, 2019. Avec des illustrations de Louis Moreau.


Vacances, éditions Via Domitia, 2022. Avec des photographies de l’auteur.