08/11/2021

Le coup de tabac d'Olivier Hobé

 

Olivier Hobé à la barre du pêche-côte d'un ami de Ploemeur (Morbihan), de retour de l'île de Groix vers Kerroch, son port d'attache.


Des texte brefs. Trois petits vers, mais ce ne sont pas des haïkus. Des éclairs. Des pensées furtives, facétieuses, légères qui, parfois, se transforment en aphorismes. Pour le plaisir de jouer avec les mots et faire renaître de vieilles habitudes d’écriture automatique.


Le recueil d’Olivier Hobé, poète quimpérois plein de  drôlerie et d’ironie, s’intitule Le tabac est ouvert.


Le jour arrive et

ô soleil de mes nuits

le tabac est ouvert.


Fumeur impénitent, Olivier Hobé va droit au but, qu’importe si cela déplait. Le tabac n’est pas pour lui un tabou, la bien-pensance n’est pas sa tasse de thé. Pas de langue de bois. Des idées. L’auteur, qui a animé la revue Quimper est poésie dans les années 1990, a plus d’un tour dans son sac. Sa poésie n’est pas convenable mais remarquable par son originalité.


Petit florilège:


On voudrait bien crier dans le désert

mais le désert 

n’est pas là.


*


N’être à rien candidat

comme apparaît le soleil

après la pluie.


*


Une seconde d’hésitation

ça vous fige un désir

de n’être plus rien.


*


De l’autre côté 

du miroir il est

également seul.


Et le dernier pour la route :


Toi aussi as chanté

pour passer le truc

dans les machins choses.


On se sent soudain une envie folle et irrésistible de descendre siffloter dans la rue. A Quimper ou ailleurs. Avec Olivier Hobé, la poésie parfois persifle, parfois siffle entre les balles. Elle n’est jamais emmerdante.


B.S.





Le tabac est ouvert, suivi de Je n’ai pas fermé l’oeil de ta nuit, éditions Pierre Mainard, 2021.




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