Olivier Hobé à la barre du pêche-côte d'un ami de Ploemeur (Morbihan), de retour de l'île de Groix vers Kerroch, son port d'attache. |
Des texte brefs. Trois petits vers, mais ce ne sont pas des haïkus. Des éclairs. Des pensées furtives, facétieuses, légères qui, parfois, se transforment en aphorismes. Pour le plaisir de jouer avec les mots et faire renaître de vieilles habitudes d’écriture automatique.
Le recueil d’Olivier Hobé, poète quimpérois plein de drôlerie et d’ironie, s’intitule Le tabac est ouvert.
Le jour arrive et
ô soleil de mes nuits
le tabac est ouvert.
Fumeur impénitent, Olivier Hobé va droit au but, qu’importe si cela déplait. Le tabac n’est pas pour lui un tabou, la bien-pensance n’est pas sa tasse de thé. Pas de langue de bois. Des idées. L’auteur, qui a animé la revue Quimper est poésie dans les années 1990, a plus d’un tour dans son sac. Sa poésie n’est pas convenable mais remarquable par son originalité.
Petit florilège:
On voudrait bien crier dans le désert
mais le désert
n’est pas là.
*
N’être à rien candidat
comme apparaît le soleil
après la pluie.
*
Une seconde d’hésitation
ça vous fige un désir
de n’être plus rien.
*
De l’autre côté
du miroir il est
également seul.
Et le dernier pour la route :
Toi aussi as chanté
pour passer le truc
dans les machins choses.
On se sent soudain une envie folle et irrésistible de descendre siffloter dans la rue. A Quimper ou ailleurs. Avec Olivier Hobé, la poésie parfois persifle, parfois siffle entre les balles. Elle n’est jamais emmerdante.
B.S.
Le tabac est ouvert, suivi de Je n’ai pas fermé l’oeil de ta nuit, éditions Pierre Mainard, 2021.
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