26/10/2013

Sixième heure


La route
Je marche
Solitude 

La Vieille Bête hoche la tête en jurant
Les Vilains de l’Espace se fichent de moi
                        avec leurs vieux rats déglingués
C’est l’enfer
Les aiguilles marquent la sixième heure
Une porte s’ouvre brusquement
Tous les yeux se lèvent
Je suis trempé
Le Môme Bleu se mord les lèvres
Le Baron Samedi est incapable de se tenir debout
Épouvanté
Son cœur saute dans sa poitrine
Il pousse un cri d’effarement 

Comment rêver sur cette planète ?
La meute des chiens est repartie
Les hommes-oiseaux ont encore un peu d’avance
La Nymphe Calypso ne souffle plus un mot
La journée est terminée
J’ai enterré mes souliers
Je suis assis dans un coin
Je suis petit et insignifiant
J’ai froid
Claude Pélieu vient de mourir
Le Môme Bleu s’est mis à cogner sur les murs et à sangloter
Et moi je voudrais m’endormir mais je n’y arrive pas
Je regarde la mer
Je regarde le ciel
Le vent est tombé
Plus rien d’autre 

Le corbeau du soir passe au-dessus de moi
Nul endroit où se poser
Aide-moi vieux frère de la nuit
Nous sommes poussières d’étoiles
Les étoiles ne sont pas éternelles
Et nous mourrons tous
Seuls
Sans bruit
En regardant la neige tomber sur l’écran terminal
Quand le vent n’aura plus rien à murmurer
Bruno Sourdin
(L'Air de la route)



The sixth hour 

The road
I walk
Solitude 

The Old Beast shakes its head swearing
The Villains of Space couldn’t care less about me
                        with their oldbroken down old rats
It’s hell
The sixth hour by the clock
A door opens suddenly
Every eye looks up
I’m soaked
The Blue Kid bites his lips
Baron Saturday is unable to stand up
Terror-sticken
His heart leaps in his chest
He cries out frightened 

Can we really dream on this planet ?
The pack of dogs is off again
Bird-men are still a little ahead
The Calypso Nymph utters no sound
The day is over
I buried my shoes
I’m sitting in a corner
I’m small and insignificant
I’m cold
Claude Pelieu has just passed away
The Blue Kid starts to bang on walls sobbing
Me, I would like to sleep but I can’t
I look at the sea
I look at the sky
The wind has stopped
Nothing more 

The night crow flies above me
Nowhere to land
Help me brother of the night
We’re merely stardust
Stars are not eternal
And we all die
Alone
Without a sound
Watching the snow fall on the terminal screen
When the wind will have nothing more to murmur
(traduit par Mary Beach)

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