Photo Keiichi Nakamura |
La
douleur, ah !
Réveil en
sursaut
Sur un
lit d’hôpital
The pain,
ah !
Starting
awake
On a
hospital bed
*
Couché
les yeux grands ouverts
Le dos un
peu douloureux
Voyons ce
que disent les journaux
Lying
eyes wide open
Back
slightly sore
What do
the newspapers say ?
*
A ma
fenêtre tout à coup
Un
papillon –
Le vent
l’a déjà chassé
Suddenly
at my window
A
butterfly –
Already
blown away by the wind
*
Tout le
monde s’agite
Une porte
claque –
Quel
bonheur sur le quai
Everyone
gets busy
A door
slams –
What
happiness on the platform
*
Personne,
tout dort
La pluie
fouette les volets
Soir qui
tombe
Nobody, everyone’s asleep
Rain slashes at the shutters
Nightfall
Les
écrans débranchés
Il reste
une bouteille de vin
Solitude
du soir
Switched off screens
There’s a wine bottle left
Evening loneliness
Allongé
dans mon lit
Fermant
les yeux –
Je vois
la mer moi aussi
Lying in
bed
Closing my
eyes –
I too can
see the sea
Bruno Sourdin
(traduction: Bertrand Agostini et Daniel Py)
Anthologie du haïku en France (sous la direction de Jean Antonini), Aléas éditeur, 2003.
Photo Keiichi Nakamura |
Pourquoi j'aime le haiku?
J'appartiens à une génération qui a pris la route, au début des années 70, sur les traces de Jack Kerouac. J'ai découvert le haïku dans ses livres. J'ai été tout de suite fasciné par cette poésie simple et vraie, brève et mystérieuse, sans artifices ni sophistication. J'ai écrit mes premiers haikus en cherchant à exprimer une spontanéité totale.
Plus tard, j'ai compris qu'il s'agissait d'une école beaucoup plus rigoureuse, avec une métrique très spéciale et des contraintes spécifiques. Mais le rythme 5-7-5 ne correspond à rien en poésie française. Alors, retour au vers libre et à cette éclairante recommandation du "clochard céleste": "Soumis à tout, ouvert, à l'écoute."
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